Les sociétés transnationales tirent également profit de l'exploitation des ressources naturelles dans les zones de conflit, conduisant à des conflits axés sur les ressources. Le contrôle de ressources précieuses telles que le pétrole, les minerais et le bois peut être un facteur important de conflit armé. Les gouvernements et leurs sociétés transnationales envahissent les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine au nom d'investissements directs et de la coopération au développement. Ils manipulent les gouvernements nationaux dont les élections sont financées par des mécanismes d'aide et dans le cadre d'accords de libre-échange (ALE) et de politiques néolibérales. Ils produisent des armements et les vendent à des pays dans lesquels leurs intérêts économiques sont importants. Ils stimulent l'endettement en fournissant des armes aux gouvernements nationaux, s'emparent des terres, déplacent des familles et des communautés entières de leurs territoires et les dépossèdent de leurs moyens de subsistance et des ressources naturelles essentielles à la vie, et ils privent les gens de leur droit à une vie décente. Nous en sommes aujourd'hui témoins au travers du conflit militaire au Soudan, DR Congo, de la destruction de la terre et de la culture au Yémen, au Sahara occidental, du contrôle islamiste et militaire sur le Mali, des sanctions économiques continues appliquées à Cuba et au Venezuela, de la guerre en Ukraine et du génocide en cours en Palestine. Nous savons qu'ils sont tous interconnectés. Et leur impact et leurs conséquences sont les mêmes.
Du sud au nord, de l'est à l'ouest, les femmes subissent les effets et les conséquences de la logique capitaliste qui fait passer le profit avant la vie. Aujourd'hui, tous les systèmes qui soutiennent la vie sont attaqués. C'est parce que le profit et l'accumulation du capital par quelques-uns sont les processus prioritaires, au détriment de la poursuite de nos vies pour la majorité. On peut donc dire que le système capitaliste est en guerre contre nos propres vies.
Depuis des décennies, le mouvement féministe dénonce les impacts de la guerre sur la vie des femmes et son lien étroit avec le patriarcat, le capitalisme et le racisme. Les femmes souffrent de manière bien plus dramatique de cette violence. Au cœur de cette mondialisation d'aujourd'hui, il est essentiel d'exposer la véritable responsabilité derrière cette horreur.
C'est la raison pour laquelle, en tant que Marche Mondiale des Femmes, nous continuerons de dénoncer le rôle des entreprises transnationales dans la poursuite des conflits et de la militarisation et la manipulation des politiques gouvernementales à cette fin, ainsi que les gouvernements et les entreprises transnationales qui profitent économiquement des conflits (contrôle des ressources naturelles - pétrole, eau, minéraux, entre autres) sur leur propre territoire ou d’autres.
Cette année, nous descendrons dans les rues et prendront d’assaut les réseaux pour, une fois de plus, dire « non » à la guerre et à son industrie. En tant que Marche mondiale des femmes, nous continuerons de dénoncer les guerres, les sanctions et les occupations en Palestine, au Yémen, en Afghanistan, au Mali, au Sahara occidental, d'autres territoires, et plus récemment en Palestine.
Nous continuerons de dire non à la militarisation et aux industries de guerre, non aux frontières et aux murs, et non à l'exploitation des ressources naturelles, des travailleurs, des femmes et des peuples. Et nous continuerons de dénoncer nos droits à défendre nos terres, nos corps, notre travail et notre eau, en Palestine et partout ailleurs.
Notre solidarité féministe internationaliste nous permettra de rester en mouvement, de résister pour vivre, de poursuivre notre marche pour la transformation !
Marche mondiale des femmes, 2024
Déclaration sur le site de la MMF